Je Suis À Vous
Je suis à vous raconte l’histoire de Jean-Alfred Poulas. Né en 1870, il participera 44 ans plus tard à la Première Guerre Mondiale. Etant père de famille, il sera affecté à l’Infanterie Territoriale. Ses missions seront nombreuses (Garde-voie de chemins de fers, gardien de prisonniers, occupation et terrassement de tranchés…). De Février 1915 à Juillet 1917, de Blois à Reims, Jean-Alfred nous livre son vécu à travers ses lettres qu’il écrira à sa femme, sa famille et ses employés. Il nous raconte sa guerre, ses missions, son engagement, ses doutes, ses peines, sa fierté, et son amour.
Plus d’un siècle plus tard, maintenir en mémoire cette Histoire du pays, à travers un projet artistique nous est primordial pour ne pas oublier, pour honorer tous les sacrifiés et disparus.
La première guerre mondiale a touchée de près ou de loin toutes les familles. Jean-Alfred Poulas nous fait découvrir d’autres aspects de cette guerre. Il raconte les dépôts, les gares de transit pour les troupes, les travaux éloignés des premières lignes. Il garde des prisonniers, approfondi son rapport à l’autre. Il nous fait voir les conséquences sociales de la guerre. A travers Jean-Alfred, nous entrevoyons tous les individus qui ont fait cette Grande Histoire. Si il est lui même confronté à des périodes calmes, ses échanges avec Émile Lépissier, un de ses jeunes employés envoyé en première ligne, nous rappellent la violence de la guerre.
Jean-Alfred Poulas a la particularité de ne pas être fictif. Il est même l’aïeul du comédien, qui a retrouvé ses lettres dans le grenier familial. Si les lettres qu’il a reçues pendant ses missions ont majoritairement disparues, celles qu’il a envoyées ont été conservées. Pendant quelques années, Etienne Fouasson les a dépoussiérées, retranscrites, classées. Il les interprète dans un seul en scène poignant. A partir d’une base de plus de 1000 lettres, une sélection puis un montage de texte nous permet de vous faire découvrir cet homme et son histoire éloigné des siens. Tout ce qui est dit est issu de ces lettres, dans une démarche respectueuse de l’Histoire comme de Jean-Alfred.
Un nombre incalculable de lettres ont été échangées pendant la Grande Guerre. Aux moment les plus difficiles pour ces hommes mobilisés, ces lettres montrent la force du lien familial de cette période. Une guerre, un éloignement physique, un confinement, ce sont ces liens qui permettent de résister, de tenir jusqu’à l’accalmie. Jean-Alfred en est une belle illustration. Aujourd’hui, les moyens ont évolué, mais la nécessité de maintenir des liens, dans les périodes difficiles n’a pas disparu.